A l’initiative de Stéphane, Karotte s’est rapprochée du think tank The Shift Project et met à votre disposition trois exemplaires du livre que vous pourrez emprunter pour une semaine.
Lancé en mars 2020 par le Shift Project, le PTEF ou Plan de transformation de l’économie française est un vaste programme opérationnel pour nous emmener vers la neutralité carbone, secteur par secteur. Né dans le sillage de la crise sanitaire, ce plan vise à proposer des solutions pragmatiques pour transformer l’économie, en la rendant moins carbonée, plus résiliente et créatrice d’emplois. Notre objectif est de convaincre un maximum de décideurs politiques et économiques de planifier la transition, avec des propositions concrètes et chiffrées.
La genèse de The Shift Project :
Dans deux ans, nous fêterons (ou pas !) la découverte de l’effet de serre en 1824 par Joseph Fourier. Dans un article intitulé « Remarques générales sur les températures du globe terrestre et des espaces planétaires », ce physicien français exposa alors que notre atmosphère était transparente au rayonnement reçu du Soleil (composé de lumière visible et d’infrarouges de courte longueur
d’onde), mais pas à celui émis par la Terre (des infrarouges de grande longueur d’onde). Il résultait de cette seconde caractéristique un phénomène d’augmentation des températures au sol.
Quatorze ans plus tard, un autre physicien français, Claude Pouillet, identifia les deux principaux gaz à l’origine de cet effet : la vapeur d’eau et le dioxyde de carbone, ou CO2. Il en déduisit dès cette époque que toute variation de la quantité de CO2 dans l’atmosphère faisait varier le climat. De combien ?
Svante Arrhenius, chimiste suédois, a donné un premier ordre de grandeur dès la fin du xixe siècle : passer la concentration atmosphérique de CO2 de 280 à 560 millilitres par mètre cube (on dit aussi « parties par million en volume », ou ppmv) conduirait la température de surface à s’élever de 4 °C. C’est un peu plus que ce que donnent aujourd’hui les modèles climatiques, mais l’ordre de grandeur n’était pas si mauvais.
À cette époque, l’utilisation du charbon était en plein essor, et celle du pétrole n’allait pas tarder à suivre. Arrhenius avait, en conséquence, prédit que l’ère des combustibles fossiles allait conduire à un réchauffement climatique. C’est dire si les bases scientifiques de l’affaire sont anciennes. Mais, à cette époque-là, ce réchauffement à venir n’était pas considéré comme une mauvaise nouvelle, bien au contraire. Arrhenius y voyait une conséquence positive supplémentaire de nos avancées techniques, qui allait rallonger la durée de la saison de pousse des plantes, ou atténuer la rigueur des hivers, à commencer par ceux de son propre pays.
Toutefois, avec l’apparition des carottages dans les glaces et le fond des océans, ainsi que la généralisation de la spectrométrie de masse, le diagnostic a fortement évolué. Ces techniques, utilisées
pour reconstituer les climats du passé, ont permis aux physiciens de comprendre que seuls 4 à 5 °C de réchauffement global séparent le dernier maximum glaciaire, il y a 22 000 ans, de l’ère plus chaude
qui lui a succédé 10 000 ans plus tard, et qui a permis l’agriculture, et donc la sédentarisation puis l’urbanisation.
Notre civilisation est la lointaine mais directe héritière de cette progressive évolution. 4 à 5 °C de hausse de la moyenne planétaire en 10 000 ans a donc suffi pour faire fondre de 3 kilomètres d’épaisseur les glaciers qui couvraient la totalité du Canada et l’Europe du Nord, pour élever les océans de 120 mètres, et pour faire passer la végétation européenne d’une maigre steppe, permettant la survie d’une population mille fois moins nombreuse qu’aujourd’hui, à d’abondantes forêts que nous avons pu couper pour créer nos terres cultivables.
Quelques degrés en un siècle, ce serait donc une transition de même ampleur qu’une déglaciation, mais en 100 fois moins de temps. Toute la différence entre une voiture qui s’arrête en quelques
secondes – cela secoue mais on reste vivant – et celle qui s’arrête en rentrant dans un mur…
Depuis qu’elle a compris cela, la communauté scientifique ne cesse de nous alerter sur les dangers de l’expérience grandeur nature que nous avons initiée avec le climat. Nous pourrions penser que nous
avons commencé à prendre le taureau par les cornes : en 1988, il y a eu la création du GIEC, suivi en 1992 de la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique. Nous avons créé
d’innombrables ministères, agences dédiées, responsables du « développement durable » en entreprise, médias spécialisés, et plans de relance verts.
Malheureusement, rien de tout cela n’a ralenti la lente et régulière hausse des émissions de gaz à effet de serre dues à notre espèce. Et même, par une étrange ironie, plus les discours alarmistes se sont
multipliés, plus les émissions ont augmenté ! C’est que la cause première de ce dérèglement climatique est une drogue dure. Elle s’appelle l’abondance énergétique, rendue possible par l’avènement des combustibles fossiles.
Ces derniers ont permis de mettre à notre service une armée de domestiques mécaniques, à l’origine de la profonde transformation du monde que nous avons connue depuis deux siècles.
En remplaçant tout d’abord les paysans par des tracteurs, et des usines d’engrais et de phytosanitaires, l’énergie fossile a partout fait diminuer l’emploi agricole (alors même que la production augmentait), ce qui a entraîné l’émergence des activités et métiers d’aujourd’hui.
Après avoir vidé les campagnes, l’énergie fossile a permis de créer les villes, à grands coups d’aciéries, de cimenteries, de camions et de grues. L’industrie – des machines et encore des machines – met
désormais à notre disposition des dizaines de millions de produits différents pour des prix sans cesse plus modiques (c’est cela « l’augmentation du pouvoir d’achat »), procure environ 40 mètres carrés d’espace habitable chauffé par Occidental, permet de se déplacer aux quatre coins du département, puis du pays, puis du monde, amène les jeux du cirque dans chaque foyer (la télévision puis Internet), allège les corvées domestiques (électroménager), crée l’hôpital moderne, etc. La marine marchande, l’aviation, les camions et les réseaux de télécoms ont mondialisé l’économie.
L’abondance agricole (donc les machines) et la prophylaxie (rendue possible notamment par les réseaux d’eau potable) ont allongé l’espérance de vie. Enfin, en limitant le recours au travail physique (que les
machines font à notre place), les machines nous ont libérés du temps que nous pouvons affecter aux vacances, aux retraites, aux études longues, ou… aux emplois de bureau ! Partout dans le monde,
l’accès à l’énergie fossile – c’est-à-dire aux machines – a déformé de la même manière l’activité et les modes de vie.
La liste de ce que nous devons à notre costume d’Ironman est longue. Ce costume, ce sont essentiellement les énergies fossiles et carbonées – charbon, pétrole et gaz naturel, qui fournissent 80 %
de l’énergie mondiale – qui ont permis de le fabriquer. Certes, la France dispose d’une exception bienvenue : son parc de production électrique émet très peu de CO2. Mais, dans le monde, l’électricité
s’est très majoritairement développée avec les combustibles fossiles, comme le reste.
Et ce sont ces énergies fossiles qui ont commencé à « détraquer » notre climat. Les sources « non carbonées », l’hydroélectricité, le nucléaire ainsi que les nouvelles formes d’énergies renouvelables
(photovoltaïque et éolien pour l’essentiel) ne fournissent toujours que 20 % de toute l’énergie que mobilise le fonctionnement de l’économie mondiale. Ce pourcentage était le même en 1974…
Le drame de cette affaire, c’est donc que l’abondance énergétique a été rendue possible en sortant des énergies renouvelables, les seules disponibles jusqu’à il y a deux siècles. Ce sont ces énergies
qui poussaient les voiles des navires, actionnaient les moulins et les forges, séchaient les récoltes et nourrissaient les animaux qui tiraient les charrues et les diligences. L’ère industrielle, nous la devons
précisément au fait d’avoir compris comment mettre à notre service les énergies fossiles, grâce à la machine à vapeur et au moteur à combustion interne, dont la puissance est incomparable à celle
actionnée par les énergies renouvelables.
Jugez plutôt : pour remplacer un seul laminoir par des ouvriers martelant de la tôle, il faudrait mobiliser 10 millions de paires de bras : 40 % de la population active de la France ! Nous ne percevons jamais dans notre quotidien la puissance de ce laminoir. Pourtant cette puissance est là, étalée sous nos yeux, dans chaque objet contenant de l’acier. Celui-ci permet les logements (armature des bâtiments), les infrastructures (ponts, tunnels, et réseaux de toute nature : gazoducs, pylônes et câbles, antennes-relais…), les transports (véhicules), l’agriculture (tracteurs), les meubles, les assemblages (vis et clous), l’eau courante, la cuisine, et pour finir toutes les machines industrielles (et donc… tous les objets). Bref, l’acier est partout. Pourtant, nous ne pensons jamais à la prothèse surpuissante qui lui a donné forme.
C’est cela l’énergie : la nourriture du costume d’Ironman en pièces détachées qui nous obéit au doigt et à l’œil, qui a tout changé dans le monde qui nous entoure, et qui pourtant reste pour une large part invisible et inaudible dans notre quotidien.
Revenons à nos moutons : pour limiter à 2 °C la dérive climatique que nous avons initiée, et dont les derniers étés ne fournissent qu’un modeste avant-goût, il va falloir apprendre à nos machines à se passer de l’essentiel de leur nourriture actuelle. Quelle taille le costume d’Ironman peut-il garder une fois que nous lui demanderons de se passer de sa nourriture fossile ?
Impossible, pensera peut-être le lecteur. Aucune exhortation précédente n’a servi à quelque chose, pourquoi en irait-il autrement à l’avenir ? C’est que, le temps passant, il y a désormais une seconde excellente raison de nous hâter enfin d’organiser la sortie des énergies fossiles, et celle-là ne dépend pas autant de notre seule volonté. Ces énergies sont apparues sous terre dans le cadre d’une lente fossilisation de restes de vie ancienne, qui demande un million de fois plus de temps que leur extraction au rythme actuel. Il n’est donc mathématiquement pas possible de consommer indéfiniment la même quantité tous les ans, et a fortiori encore moins une quantité indéfiniment croissante tous les ans.
Plus précisément encore, la consommation annuelle d’une ressource non renouvelable (pétrole, mais aussi minerais de toute nature) ne peut rien faire d’autre que de passer un jour par un maximum
pour décliner ensuite. Il se trouve que, pour le pétrole conventionnel (tout le pétrole mondial sauf le pétrole de schiste américain, les sables bitumineux canadiens et les autres pétroles extra lourds), l’Agence internationale de l’énergie a indiqué en 2018 que le maximum était survenu en 2008, et que cette production a commencé à décliner depuis. En termes très pratiques, cela a engendré pour l’Europe – et donc la France – une décrue subie de l’approvisionnement pétrolier.
Pour des raisons identiques, il en va de même, sur notre vieux Continent, pour charbon et gaz. Piochant dans ses mines de houille depuis deux siècles, l’Europe a passé son pic de production pour ce combustible solide il y a plus d’un demi-siècle. Le déclin depuis est donc inexorable et tout à fait indépendant des inquiétudes sur le climat. Pour le gaz, l’approvisionnement européen décline depuis 2004, année où la mer du Nord, qui fournissait plus de la moitié de la consommation domestique, a passé son pic.
L’Europe n’a donc pas besoin de se demander si baisser ses émissions est un choix : cela va être son destin, par manque de carburant. Cette contrainte sur le pétrole, et, régionalement, sur le charbon et le gaz, ne signifie malheureusement pas la fin pour autant des émissions de gaz à effet de serre. Nombre de pays font reposer leur développement sur le charbon – dont il reste de gros stocks – et sur le gaz naturel, dont le pic de production n’est pas attendu avant 2030 au plus tôt. Par contre, compte tenu de sa domination sans partage dans le domaine du transport, en particulier celui des marchandises, le pétrole reste le sang de nos économies et de la mondialisation. Un approvisionnement en pétrole contraint, c’est une croissance économique contrainte et ralentie. C’est exactement ce que l’on observe aujourd’hui en Europe et plus largement dans les pays développés.
Qu’importe si les combustibles fossiles doivent décroître ! Nous compenserons grâce à des économies d’énergie et aux énergies bas carbone, renouvelables et nucléaire. Pour partie, oui. Mais pour partie seulement.
A nouveau, rappelons que les énergies renouvelables, ce sont celles dont historiquement nous sommes sortis en enfilant notre costume d’Ironman. Conserver ce costume en ne lui fournissant plus que du vent, de l’eau, du soleil et de l’herbe, et cela en trente ans si nous voulons tenir nos engagements climatiques, la physique nous dit que c’est un pari que nous sommes à peu près sûrs de perdre.
Quant au nucléaire, il est long à mettre en œuvre, car très capitalistique, et nécessitant des compétences pointues. Il a donc besoin d’un cadre stable pour se développer. Un cadre que, aujourd’hui, seuls des régimes autoritaires (Chine, Russie) savent garantir. Des pays démocratiques ont pourtant fourni un tel cadre du temps de la planification d’après guerre, puis à l’époque des chocs pétroliers des années 1970.
Mais, pour l’heure en France, un (re)démarrage suffisamment rapide de la filière électronucléaire, pour permettre de compenser en totalité la sortie des combustibles fossiles sans demander d’autre effort, n’est pas envisageable. Ce qui différencie la situation présente du passé, c’est donc la temporalité.
« Avant », les ennuis étaient pour plus tard. Maintenant, ils sont pour tout de suite. C’est donc le calendrier qui va peut-être nous pousser enfin à agir. Constater que le dealer commence à manquer de marchandise, même si on y met toutes nos économies, et que la dégradation causée par la drogue devient bien visible, voilà peut-être le coup de pied au derrière qu’il nous faut.
Alors comment faire ? Nous n’avons jamais beaucoup réfléchi à la question, obnubilés par le « toujours plus », cette croissance engendrée par l’abondance de ressources et de machines, donc d’énergie. L’économie académique ne fournit à peu près aucun travail exploitable sur la gestion opérationnelle optimale d’une société en contraction énergétique. Le courant de la « décroissance » dispose certes de quelques théoriciens, mais personne qui se soit demandé combien d’ouvriers automobiles, de boulangers, d’éleveurs (avec combien de vaches par éleveur), ni combien d’employés de la Sécu il faut en pratique dans un monde où la puissance de nos auxiliaires mécaniques doit diminuer.
Les plans pour l’avenir proposés par les pouvoirs publics, ou par les agences qui en dépendent, ne sont pas d’un grand secours. Ils ont en effet évacué le problème avant même de l’avoir posé !
L’astuce pour cela s’appelle la « croissance verte », qui postule qu’il sera possible de découpler durablement l’économie des nuisances qui lui sont actuellement associées. Bienvenue dans un monde où la croissance économique est durable mais où sont réduites à zéro les émissions de gaz à effet de serre, la pollution, l’empreinte matière, l’empreinte au sol…
Malheureusement, ce raisonnement postule un découplage qui n’est jamais advenu jusqu’à maintenant, et ce pour de très bonnes raisons : l’économie compte en euros un flux de transformation que le physicien ou l’ingénieur comptent en joules (ou en kilowattheure). Compter sur une expansion perpétuelle de l’économie « physique » pour régler les problèmes d’un monde en contraction, c’est par construction une impossibilité matérielle.
C’est là qu’arrive le pari un peu fou que nous avons souhaité relever au Shift Project, avec notre Plan de transformation de l’économie française (PTEF). Pari fou, ou pari sensé ? Deux points nous poussent à penser que ce travail pourrait trouver plus d’échos que ce qui a précédé.
Prenons le contexte pour commencer. Jusqu’à maintenant, les scientifiques du climat évoquaient des ennuis pour « plus tard ». Mais que pèse l’avenir lointain quand, à court terme, tout se passe bien ? Les ennuis n’arrivent qu’aux autres, nous le savons tous. Qui paierait une prime d’assurance contre les incendies chez lui si ce n’était pas obligatoire ? Or l’horizon temporel a changé : désormais, les ennuis ne sont pas pour plus tard, mais ils ont commencé tout de suite. Sécheresses ici, inondations là, bâtiments fissurés ici, migrations là, maladies endémiques ici, dépérissement des arbres ou mauvaises récoltes là, coraux qui meurent ici, ouragans jamais vus là…
Le pic de production du pétrole fait aussi partie de ces processus qui étaient « pour plus tard ». Mais pour le conventionnel c’était hier, et pour l’ensemble du pétrole pour maintenant. S’ensuit un
degré de désarroi des économistes « classiques » qui ouvre la voie à ce que d’autres propositions concrètes puissent arriver sur la place publique.
Le deuxième point de différenciation est la conjonction de l’environnement et des propositions opérationnelles. Jusqu’à maintenant, les défenseurs de l’environnement se focalisaient souvent contre
et non pour, et se limitaient souvent à une ou deux thématiques (l’énergie ou la pollution des rivières, par exemple). Mais avec le PTEF nous avons une ébauche de vision pouvant concerner tous
les ministères, de l’Éducation nationale à la Défense, en passant par la Fonction publique et l’Agriculture.
La question que nous nous sommes posée peut être résumée ainsi :
dès l’entrée en fonction du prochain gouvernement, que faut-il faire si le but du jeu consiste à mettre l’économie française en cohérence avec une baisse des émissions planétaires de 5 % par an, compatible
avec nos engagements climatiques, tout en permettant à chacun(e) de trouver un emploi ?
On l’aura compris, ce programme ne peut parier uniquement sur des substitutions techniques. Il faudra aussi de la sobriété, c’est-à-dire en pratique moins de flux physiques (matière, énergie), et autant
sinon davantage d’activités humaines.
Compte tenu de ce qui précède, notre plan n’est ni « croissantiste » ni « décroissantiste ». Il se situe sur un autre terrain. Il s’agit de savoir ce que nous souhaitons faire de nos heures éveillées, et comment nous devons optimiser ce que nous pouvons prélever dans l’environnement sans violer les limites planétaires, et sans nous jeter à pieds joints dans la fournaise.
Transformer tout ce que l’énergie abondante a façonné autour de nous en deux siècles ne va pas se faire en une semaine. Cela ne va même pas se faire en trente ans, contrairement aux promesses
politiques, qui peuvent laisser penser l’inverse à celles et ceux qui n’ont guère pris le temps de creuser la question.
La première étape est de se doter d’un plan de marche. Comme le randonneur qui part traverser la Corse, il faut certes avoir en tête l’objectif final, mais aussi préciser chaque étape du parcours, inventorier l’équipement nécessaire, calculer le temps de marche quotidien…
Bien avant le bout du chemin, nous sommes convaincus que de nombreuses issues heureuses apparaîtront. Certaines sont déjà en train d’éclore, qu’il s’agisse de manières de produire, de consommer, de nous déplacer et de vivre, tout simplement. C’est ce plan de marche visant à commencer demain la décarbonation effective de nos activités que nous avons essayé de construire avec le PTEF.
Derrière les chapitres qui suivent, il y a l’apport de dizaines de collaborateurs en charge d’une pièce du puzzle, de centaines de contributeurs, et de milliers de relecteurs. Il a fallu en défricher, des sujets, pour commencer à avoir une vue d’ensemble !
Si ce plan parvient à faire un tant soit peu la différence dans les débats à venir, nous n’aurons pas perdu notre temps. Il n’y a jamais très loin de l’optimisme à la naïveté, ou de l’entrepreneuriat à l’inconscience. Il n’est pas toujours facile de savoir à l’avance si une initiative tombera du bon ou du mauvais côté de la barrière. L’avenir dira si le travail que vous tenez entre vos mains relevait de l’initiative bienvenue, parce qu’il aura permis d’infléchir positivement le cours de l’histoire, ou s’il tenait de la naïveté la plus coupable, parce que nous aurons perdu notre temps à concevoir un dispositif sans portée.
Pour l’heure, nous voulons croire que nous n’avons pas été terriblement mal inspirés en nous lançant dans cette aventure, et que le résultat vaut au moins le temps que nous lui avons consacré.